Laura-Lise Daniel

Laura-Lise

Aventurière et exploratrice de l'univers onirique

Art-thérapeute RNCP, thérapeute spécialisée dans les rêves et cauchemars, et artiste engagée. Laura-Lise explore depuis l’enfance les mystères de la nuit pour en faire aujourd’hui une ressource d’accompagnement riche de sens. Son approche mêle créativité, psychologie et transmission bienveillante.

Découvrir son univers

Il y a quelques années, si on m’avait demandé de parler de lutter contre la procrastination, j’aurais probablement répondu… demain. Ou bientôt (et cela aurait traîné davantage).
Cependant, aujourd’hui, j’ai envie de vous inviter à regarder cette vilaine bête autrement. Parce que non, la procrastination n’est pas seulement une affaire de "manque de volonté". Et si, au lieu de la combattre, de chercher à la vaincre, on apprenait à l’écouter ?



Vous êtes pressé.e ? Voici ce qu’il faut retenir :

  • La procrastination, un message caché : plutôt qu’un simple manque de volonté, elle révèle souvent des peurs (échec, perfectionnisme…) ou un besoin d’urgence pour se mettre en action
  • Et si c’était un allié ? La procrastination peut agir comme un signal, par exemple d’un manque de clarté, d’un désintérêt pour la tâche ou d’un besoin de maturation avant d’agir
  • Plusieurs stratégies existent alors, comme transformer la tâche en jeu, la diviser en étapes, associer un rituel agréable ou s’engager avec un partenaire aide à la surmonter
  • La créativité peut agir comme réponse afin de nourrir l’inspiration et permettre une approche plus intuitive du travail


Qu'est-ce que la procrastination ?

La procrastination, c'est l'art de repousser ce que l'on devrait faire. Un art…. pas toujours maîtrisé, disons-le.

Nous savons qu’il faut nous y mettre, mais nous trouvons toujours mille autres choses à faire avant, et la distraction au travail ou chez soi prend le dessus. Ranger son bureau, regarder une vidéo "juste une minute" (qui finit en trois heures), voire redécouvrir une passion soudaine pour le tri de ses chaussettes, tout plutôt que d’accomplir la tâche en question. La productivité en prend un sacré coup.

“La flemme” en est-elle responsable ? En fait, derrière cette habitude se cachent souvent des mécanismes bien plus profonds que la simple paresse.



Quelles sont les (vraies) causes de la procrastination ?

Si vous avez tendance à repousser certaines tâches, ce n’est pas parce que vous êtes "flemmard.e" (je vous l’assure !). La procrastination est souvent un signal. Un message déguisé, que notre cerveau essaie de nous envoyer en mode : "Hé, on a un problème ici !".

Sauf que, bien sûr, les sous-titres sont désactivés, alors il faut deviner. Bien que généralement, nous n’y prêtons pas vraiment attention, n’est-ce pas ?

Les vraies raisons derrière la procrastination, les voici :
👉 La peur de l’échec (ou du succès !) : et si ce projet fonctionnait trop bien et qu’après on m’attendait au tournant ?

👉 Le perfectionnisme paralysant : tant que ce n’est pas "parfait", je ne peux pas commencer.

👉 Un manque de clarté : on repousse ce qu’on ne sait pas par où commencer.

👉 Un besoin inconscient d’urgence : on croit qu’on travaille mieux sous pression… alors on attend le dernier moment pour se lancer.

Et histoire de compliquer la chose, la procrastination peut être le résultat de plusieurs causes combinées.


Et si la procrastination avait un superpouvoir ?

Oui, vous avez bien lu. Et si, au lieu de voir la procrastination comme un monstre sous son bureau, on la considérait comme un guide ?

Quand nous procrastinons sur une tâche, cela peut vouloir dire plusieurs choses :

  • Peut-être que la tâche en question ne nous correspond pas et/ou qu’on devrait la réajuster
  • Peut-être que notre cerveau a besoin d’un temps d’incubation, de processus, et que ce "temps perdu" est en fait du temps créatif
  • Peut-être qu’on a juste besoin de rendre la tâche plus attrayante, plus fun (parce qu’entre remplir une feuille Excel et peindre un coucher de soleil, le choix est vite fait - même si certaines personnes préfèreront le tableur)

Les tentatives de résister frontalement à la procrastination sont souvent en demi-teinte, voire mises en échec. Cela peut être épuisant et causer du stress au travail (et même en-dehors), voire nuire à la santé mentale.

Le secret n’est donc pas de se forcer à "vaincre la procrastination", mais de lui demander : "Qu’est-ce que tu essaies de me dire, au juste ?" (oui, parlez à votre procrastination, promis, personne ne vous jugera, essayé et approuvé !).



Comment utiliser la procrastination pour progresser ?

Si la procrastination est un message, il existe des moyens doux et malins pour l’apprivoiser :
👉 Transformer la tâche en jeu : Ajouter un défi minute (écrire en 5 minutes top chrono), changer de support (dessiner au lieu d’écrire), imaginer qu’on est un espion en mission secrète, le faire en musique, piocher chaque jour une tâche que l’on procrastine au hasard, etc.

👉 Fractionner la montagne : Au lieu de rédiger un article, par exemple, se dire : ouvrir mon document et écrire une phrase, mettre toutes les idées sur papier, rédiger le plan, etc. La suite viendra naturellement. Allez-y étape par étape.

👉 Créer des rituels motivants : Associer la tâche à quelque chose d’agréable (un bon thé, une playlist inspirante, un joli carnet… tout est prétexte à se donner envie !).

👉 Lâcher la pression : Accepter que tout n’a pas besoin d’être parfait, que l’important c’est d’avancer, même un tout petit pas à la fois.

👉 La carotte de la récompense : Estimer le temps nécessaire pour accomplir une tâche, la noter dans son agenda et prévoir une récompense après l’avoir accomplie ; par exemple, je me fais ma boisson chaude quand c’est terminé, un carré de chocolat, une pause dans le jardin, 10 minutes de lecture, etc.

👉 Diviser en préparation / action : Un jour sert à la préparation, où l’on rassemble tout ce dont on aura besoin (comme l’ensemble des documents requis pour l’administratif), puis on passe à l’action le jour d’après.

👉 Mode co-op : Trouve un ou une partenaire de challenge pour se motiver et se booster. C’est une forme d’engagement extérieure. (ça marche pour beaucoup de personnes, pensez au sport !)


La créativité, une solution face à la procrastination

On a souvent l’impression que procrastiner, c’est perdre du temps. Changeons un instant de regard :

  • Et si ces moments de flânerie nourrissaient en secret notre inspiration ?
  • Et si, au lieu de forcer, on apprenait à se faire confiance et à suivre notre propre rythme ?
  • Et si procrastiner, parfois, c’était aussi écouter son intuition et laisser mûrir ses idées ? ✨

Alors la prochaine fois que vous repoussez une tâche, plutôt que de vous flageller, prenez un instant pour observer : qu’est-ce que la procrastination cherche à me dire ?

Et pour ce faire, vous pouvez vous aider d’astuces créatives :

  • Vous amuser à écrire un dialogue entre la tâche que vous repoussez et votre procrastination ; le résultat est souvent comique !
  • Représentez votre procrastination en la dessinant sur une feuille (forme, couleur, émotion, etc.)
  • Évacuez l’émotion en gribouillant sur une feuille jusqu’à ce que vous sentiez quelque chose remuer en vous
  • Fermez les yeux et partez à la rencontre de votre procrastination ; amusez-vous à chercher des solutions avec elle pour accomplir les tâches souvent remises au lendemain

Dans tous les cas, la procrastination est présente car quelque chose n’est pas écouté, comblé. Alors prenez le temps d’accueillir et d’entendre, de la façon dont vous en avez envie. Car, elle a sûrement plus de choses à vous apprendre que vous ne le croyez ! 😉

Clem Logie