Vous vous demandez comment réduire le bruit au travail de bureau ? On vous dit tout !
Le bruit est reconnu par le Code du travail comme un risque dès lors qu’il excède un certain seuil. Et même hors cadre légal, les conséquences négatives des nuisances sonores sont depuis longtemps démontrées. Maux de tête, irritabilité, déconcentration : le bruit nuit à la santé et au bien-être des salariés.
Et le bureau n’est pas épargné par les environnements bruyants, notamment dans certaines configurations, comme l’open space. Découvrez nos conseils pour atténuer le bruit, aussi bien dans l’aménagement que l’organisation.
À retenir :
- Le bruit au bureau nuit à la concentration, fatigue mentalement et réduit la productivité, même à des niveaux modérés
- Réorganiser les espaces (calmes vs dynamiques) et agir sur le mobilier permet de limiter naturellement les nuisances
- Les matériaux doux (tapis, panneaux, rideaux) absorbent efficacement les sons sans alourdir l’esthétique.
- L’entreprise doit s’inscrire dans une démarche continue d’évaluation et d’amélioration des conditions de travail
1. Identifiez les vraies sources de bruit au bureau
Dans un bureau, les nuisances sonores peuvent être multiples :
- Conversations croisées
- Appels téléphoniques
- Bruit de pas sur un sol dur Ventilation
- Cliquetis de clavier Photocopieur mal placé...
En fonction de l’origine du ou des bruits, les solutions diffèrent. Par exemple, si l’imprimante fait trop de bruit car elle est placée contre un mur, il faut la déplacer ; pour des bruits de pas sur sol dur, il faut privilégier des revêtements doux et des tapis, etc.
Pour une approche objective, utilisez une application de mesure sonore pour évaluer les niveaux de décibels. Cette première étape servira de base à tous vos futurs aménagements acoustiques.
2. Établissez des règles de “civilité sonore”
Avant tout aménagement, pensez “organisation”. Et qui dit organisation, dit règles !
Il peut s’agir, par exemple, de demander aux employés d’activer le mode silencieux sur les téléphones, de ne pas prendre d’appel au milieu d’un open space, d’éviter les discussions prolongées hors lieu de pause, etc.
Vous pouvez simplement afficher les règles dans les espaces collaboratifs, en indiquant qu’elles sont établies pour le confort de tous (ce qui est vrai !).
💡 Astuce pour une efficacité maximale : établissez une charte sonore co-construite avec les équipes, elle sera d’autant mieux respectée qu’elle émane du terrain.
3. Réorganisez les espaces de travail (calme vs dynamique)
Tous les collaborateurs n’ont pas les mêmes besoins acoustiques : mettez côte-à-côte un commercial en prospection téléphonique et un développeur concentré. La cohabitation est forcément peu évidente !
La solution : répartir les postes en zones “actives” (échange, appels, travail collaboratif) et zones “calmes” (rédaction, analyse, visio individuelle). Cela a aussi l’avantage de réduire les allers-retours au sein des locaux.
Vous pouvez même appliquer cette logique aux open spaces, avec quelques ajustements de mobilier ou de circulation. Pour en savoir plus, découvrez nos conseils pour aménager les bureaux en open space.
4. Jouez sur le mobilier pour amortir le bruit
C’est bien connu : les meubles absorbent une partie des sons de la pièce. Vous l’avez déjà sûrement constaté, par exemple au cours d’un déménagement : le son résonne dans les pièces vides ou peu meublées.
Voici les meubles que nous recommandons pour atténuer le bruit au bureau en fonction du type de lieu de travail :
Types d'espace | Nuisances sonores typique | Mobilier | |
Open space | Conversations croisées, bruits de pas, imprimante… |
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Bureau partagé (2-4 personnes) |
Appels simultanés, discussions en petit groupe |
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Poste individuel | Réverbération, ventilation, notifications |
- Tapis sous bureau - Mousse sous plateau - Chaise bouclette |
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Salle de réunion |
Écho, bruit ambiant extérieur |
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Espace détente et pause |
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- Meubles moelleux - Paravents acoustiques - Revêtements doux (moquette, bouclette...) |
Il est question de meubles spécifiquement conçus pour limiter le bruit, comme les cabines acoustiques… mais pas que - même le mobilier de bureau classique peut servir à atténuer les nuisances sonores. Par exemple, une chaise de bureau en tissu bouclette a l’avantage de mieux absorber les sons qu’une équivalente en simili-cuir… tout en offrant un joli design et un grand confort.
5. Isolez les zones les plus bruyantes du reste de la pièce
Dans chaque bureau, certaines zones sont naturellement plus bruyantes, comme le coin des imprimantes partagées, celui des appels ou des pauses cafés. Plutôt que de viser le silence absolu, l’idée est plutôt de contenir les nuisances.
Vous pouvez notamment :
- Déplacer les équipements bruyants dans un local fermé ou en périphérie
- Installer des cabines acoustiques pour les appels ou réunions express
- Utiliser des cloisons hautes ou végétalisées pour créer des îlots isolés
- Séparer les flux de circulation des zones de concentration
6. Amortissez les sons avec des revêtements doux
Les matériaux “durs” (verre, carrelage, métal) font rebondir le son. À l’inverse, les surfaces souples absorbent une partie des ondes sonores : elles sont donc à privilégier, dans la mesure du possible.
Et voici comment :
- Au sol : installez des moquettes ou tapis épais
- Aux murs : ajoutez des panneaux feutrés ou décoratifs acoustiques
- Au plafond : suspendez des baffles ou dalles absorbantes
- Dans le mobilier : misez sur des textures textiles ou des mousses
💡 N’oubliez pas les plantes : elles font aussi office de “revêtement doux” et créent un filtre acoustique naturel. Et, en plus, vous profitez de leur effet calmant. Pour en savoir plus, découvrez notre article dédié à la végétalisation en entreprise.
7. Faites du bon bruit pour lutter contre le mauvais
Trop de bruit n’est pas souhaitable, mais trop de calme ne l’est pas plus. Personne n’ose parler, la moindre conversation devient gênante : cela génère de l’inconfort, voire du stress social.
Vous pouvez appliquer une technique simple : diffuser un bruit de fond neutre (souvent appelé “bruit blanc” ou “bruit rose”) ou des sons naturels (pluie fine, feuillage, etc.).
Attention cependant : c’est une pratique encore peu développée et qui, si elle n’est pas tolérée, peut devenir elle-même une nuisance sonore. En discuter avec les employés est primordial.
8. Mesurez, testez, ajustez !
Les nuisances sonores évoluent en même temps que l’entreprise : changement de locaux, équipes plus grandes, nouveaux équipements, etc. Vous devez donc vous placer dans une démarche d’évaluation et d’amélioration continues.
Commencez par mesurer régulièrement les niveaux sonores avec une application ou un sonomètre, notamment lors des pics d’activité.
Puis, impliquez les collaborateurs :
- Par des sondages internes ou une boîte à idées
- En testant différentes implantations de mobilier
- En recueillant les retours après chaque changement
L’important est de garder une logique itérative. En associant les salariés, vous gagnez en efficacité… et en adhésion !
FAQ du bruit au bureau
Nous répondons aux questions les plus fréquentes à ce sujet.
Quelle est la norme de bruit au bureau ?
La norme NF EN ISO 3382 recommande de viser un niveau sonore compris entre 40 et 55 décibels. S’il ne s’agit certes pas d’un seuil légal obligatoire, le Code du travail impose lui, en revanche, une démarche de prévention dès que le bruit est identifié comme facteur de risque.
À partir de 80 dB(A) sur 8 heures, des mesures obligatoires s’appliquent (protecteurs auditifs, aménagements, suivi médical). Ce seuil reste rarement atteint dans les bureaux, mais les effets du bruit, eux, sont bien présents dès 50-60 dB(A).
Comment savoir si le bureau est trop bruyant ?
Voici 6 étapes pour déterminer si le niveau de bruit au bureau est acceptable ou non :
- Écouter activement à différents moments de la journée
- Observer les comportements (chuchotements, port de casque, irritabilité)
- Mesurer les décibels via une application ou un sonomètre
- Demander l’avis des équipes de façon anonyme
- Identifier les zones critiques (appels, imprimantes, circulation…)
- Demander un diagnostic acoustique
Le “bon sens” permet de vous alerter sur un environnement trop bruyant (“on ne s’entend pas penser ici !”, typiquement), mais ne suffit pas à en déterminer l’ampleur, l’impact et les actions à prendre. Il est recommandé de demander (anonymement) leur avis aux collaborateurs, car ils sont les premiers concernés. Cela permet aussi de mieux les associer aux futurs aménagements que vous réaliserez (si besoin est), et donc de limiter la résistance au changement.
Quels sont les effets du bruit sur la santé au travail ?
Voici les effets du bruit sur la santé et le bien-être au travail :
- Fatigue auditive
- Difficultés de concentration
- Troubles du sommeil
- Stress et irritabilité
- Risques cardiovasculaires
Même en dessous des seuils dits “dangereux”, le bruit impacte la santé mentale et cognitive. Il peut favoriser l’épuisement, la perte de motivation ou encore l’augmentation des erreurs. Sur le long terme, le mal-être sonore se traduit souvent par une baisse globale de la qualité de vie au travail (QVT).
Quelles sont les aides pour financer des aménagements acoustiques ?
Des dispositifs d’aide existent sous condition, notamment :
- Subventions CARSAT / Assurance Maladie
- Soutien de l’AGEFIPH (salariés en situation de handicap)
- Aides régionales ou locales à la prévention
- Financement via les projets QVT ou RSE
- Conseils gratuits par les services de santé au travail
Comme pour l’éclairage au bureau et les autres aménagements ergonomiques, des aides spécifiques existent. Dans le cadre du bruit, elles peuvent financer une partie du diagnostic acoustique, du matériel (panneaux, cloisons, cabines) ou des travaux d’aménagement. Les conditions varient selon la taille de l’entreprise, le secteur et le niveau de risque.