Hôtellerie, restauration, mais aussi dans les secteurs de la finance et de l’assurance : la France connaît une vague de démissions importante.
Un phénomène qui, d’ailleurs, ne se confine pas qu’à l’Hexagone. Aux Etats-Unis, pour le seul mois de novembre 2021, plus de 4,5 millions d’Américains ont quitté leur travail. Une tendance de fond, mondiale, semble s’enraciner : une enquête menée auprès de plus 52 000 employés de 44 pays révèle que 20% d’entre eux envisagent de changer de travail.
Un même phénomène se cache-t-il derrière ces démissions ? La situation est-elle comparable dans tous les pays concernés ? Quelles en sont les causes profondes ?
Un mouvement massif de démissions
Sur 6 mois de temps entre fin 2021 et début 2022, plus d’un million de Français ont présenté leur démission. Dans une très forte majorité des cas, les employés occupaient un poste en CDI. Si les chiffres mentionnés dans son dernier rapport sont impressionnants, la Dares (Organisation de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) réfute le caractère inédit de ce phénomène.
Il faut remonter aux années 2008-2009, alors qu’explose la crise financière des subprimes qui démarre des Etats-Unis avant de se diffuser au reste du globe. En France, le taux de démission était de 2,9% juste avant le début de cette crise, tandis qu’il est de 2,7% au premier trimestre 2022.
« Le taux de démission est un indicateur cyclique. Il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide », note la Dares dans son dernier rapport. Une affirmation soutenue par une étude menée par la Federal Reserve Bank of San Francisco, démontrant que les démissions massives sont courantes dans une période de reprise économique rapide après une crise.
Bart Hobjin, auteur de cette étude sur les Grandes Démissions, relève de plus que, aux Etats-Unis, les secteurs économiques ayant subi les démissions les plus importantes… sont aussi ceux qui affichent la plus forte croissance de l’emploi !
Ne faut-il voir dans ce phénomène qu’un simple ajustement de la loi de l’offre et de la demande ? Le rapport de force s’inverserait et les employés, conscients de leur valeur, disposeraient donc d’une marge de manœuvre plus importante.
Un marché du travail qui « tourne à plein régime » ?
Voilà qui peut paraître paradoxal, mais a priori… Oui. Le taux d’emploi est élevé : à 68% pour l’ensemble de la population (15 à 64 ans), soit un chiffre jamais vu depuis les premiers calculs effectués par l’INSEE, en 1975. Le taux d’emploi chez les seniors a, quant à lui, atteint un niveau historique, à 66%.
Par ailleurs, Hobjin révèle que, aux Etats-Unis, des phénomènes de Grande Démission se sont également produits à l’aune de reprises économiques rapides après des phases de crise. La crise financière de 1966, la récession de 1969-1970, le choc pétrolier de 1973, etc. : ces périodes ont systématiquement été marquées par des démissions d’ampleur, bien que les magnitudes soient différentes.
« Ce sont des démissions qui débouchent sur un nouveau recrutement, et non pour arrêter de travailler », analyse la Dares.
De plus, ce phénomène ne doit pas être généralisé. Les pays sont différemment touchés, le marché du travail étant par exemple plus fluide aux Etats-Unis et posant donc moins de barrières à la démission et au réembauchage. Au sein des pays concernés, les catégories socio-professionnelles aussi vivent la Grande Démission différemment. Aux Etats-Unis, par exemple, elle est très largement le fait d’employés jeunes et faiblement diplômés.
Toutefois, et malgré ce qui apparaît comme un énième cycle déjà vu, une tendance de fond semble doucement se dessiner, et pourrait bien reconfigurer le monde du travail.
Une meilleure rémunération et de nouvelles aspirations
Une première analyse alternative est livrée par le cabinet McKinsey, pour qui la « Grande Démission » devrait plutôt se nommer la « Grande Renégociation ». La logique de la loi de l’offre et de la demande s’applique toujours ici : les salariés sont conscients que le rapport de force bascule en leur faveur, et souhaitent donc que priment leurs aspirations lors de la (re)négociation des contrats de travail.
Mais que sont ces aspirations ?
Dans son étude menée sur plus de 52 000 travailleurs dans 44 pays, PWC révèle que la rémunération demeure un enjeu essentiel. Ainsi, un tiers des personnes sondées indiquent vouloir demander une augmentation à leur employeur prochainement. Un pourcentage qui s’élève même à 44% dans le secteur de la Tech !
L’importance de la rémunération est d’autant plus soulignée au vu du contexte économique et social. L’inflation galopante et généralisée mène à une augmentation des prix de très nombreux biens, notamment de consommation. 6,1% en France, 8,5% aux Etats-Unis, plus de 10% au Royaume-Uni : l’inflation a continué de progresser au mois de juillet 2022. Logiquement, la recherche d’une meilleure rémunération apparaît donc comme une priorité.
Mais la notion même de travail, du moins comme elle peut l’être envisagée aujourd’hui, semble remise en cause. « Il y a un changement culturel sur l’ordre des priorités, les travailleurs se demandent aujourd’hui si le travail doit avoir le rôle qu’il jouait auparavant », indique l’universitaire Jeronimo Maillo, spécialisé en droit européen à l’Université San Pablo (propos recueillis par Euronews et traduits par votre serviteur).
Dans le top 3 des raisons évoquées par les travailleurs pour changer d’emploi, outre la rémunération, figure le souhait d’occuper un poste qui a du sens (69% des répondants). 66% indiquaient par ailleurs l’envie d’être « eux-mêmes au travail », tandis qu’un peu moins de la moitié évoquait le souhait de pouvoir choisir leur lieu de travail (en entreprise ou en télétravail par exemple).
Plus intéressant encore : le renforcement du travail comme instance de socialisation. La même étude révèle que plus de 30% des sondés voient positivement le fait de parler « politique et société » au travail.
Pour résumer, en plus de la rémunération, les revendications liées au travail semblent donc de plus en plus évoluer vers des considérations extra-professionnelles, notamment au travers de la quête de sens et de bien-être.
Ainsi, si on ne peut pas lier Grande Démission et nouvelle perception du travail, nous observons néanmoins une envie de changement à plusieurs niveaux, et notamment, la rémunération et les conditions de travail.
Plusieurs actions peuvent être entreprises en ce sens, par exemple au niveau de l’aménagement du poste de travail. C’est d’ailleurs le cœur de l’ergonomie, qui étudie les conditions et les relations entre le travailleur et son outil de travail. Le but est ainsi d’adapter au mieux cet environnement de travail à son utilisateur.
Il en va du matériel, comme le bureau et la chaise. Un fauteuil inconfortable, un bureau chancelant, etc., sont autant de désagréments qui participent d’une dégradation des conditions de travail.
Investir dans du matériel ergonomique participe donc en partie au bien-être des collaborateurs. Avec un bureau assis debout, par exemple, ils peuvent travailler à une hauteur adaptée à leur taille, et alterner entre les positions assis et debout. Une chaise ergonomique, elle, améliore le confort et réduit les douleurs corporelles grâce à son rembourrage de qualité et ses nombreux réglages.
Cette volonté de contribuer à l’amélioration des conditions de travail s’inscrit au cœur de nos missions chez KQUEO, marque française. Nous vous proposons du matériel ergonomique et des accessoires de bureau aux rapports qualité-prix attractifs.